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La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Depuis presqu’un semestre, les provinces n’ont pas reçu les fonds de fonctionnement. Plusieurs observateurs ressentent de l’appréhension, bien à propos, dans le cadre de la riposte contre le covid-19 sur l’ensemble du territoire national.

Le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a, lors de son récent message à la nation dans le cadre de la riposte contre le Covid-19 en RDC,  décidé, entre autres, de mettre en quarantaine la ville de Kinshasa, épicentre de cette pandémie au pays.

Cela, d’autant plus que les Kinois ne parviennent pas à observer les mesures préventives contre cette grippe mortelle. Ainsi, tous les voyages de Kinshasa vers les provinces et ceux des provinces vers Kinshasa sont interdits jusqu’à nouvel ordre. Objectif : limiter la propagation du Covid-19 à travers le pays, renforcer la lutte en interne et organiser une riposte efficiente.

Cependant, il convient de noter que malgré toutes ces mesures préventives, la pandémie du Coronavirus continue de se propager sur le reste du pays. Car, après Kinshasa, les provinces de l’Ituri et du Sud-Kivu viennent, à leur tour,  d’enregistrer leurs premiers cas testés positifs au Covid19.

LES APPRÉHENSIONS

En effet, plusieurs observateurs redoutaient à l’avance cette situation. Cela, notamment, parce que « depuis presqu’un semestre, les provinces ne reçoivent plus la rétrocession, les fonds de fonctionnement et les droits des entités territoriales décentralisées (ETD) ».

Pour le gouverneur de Lualaba Richard Mujey, il est difficile, à cause de cette situation, de travailler en provinces, par les temps qui courent. Voilà pourquoi les gouverneurs de province ont récemment rencontré le Premier ministre Sylvestre Ilunga pour lui présenter leurs revendications.

Faisant d’une pierre deux coups, ils ont mis sur le tapis le dossier de la Caisse nationale de péréquation qui peine à être mise en œuvre.

Pourtant, le projet du Budget 2020 aligne des ressources de l’ordre de 1 022,6 milliards de CDF, l’équivalent de 606 millions de dollars américains au taux de change budgétaire pour la Caisse nationale de péréquation. Au fait, ce montant devra servir au financement des projets et programmes d’investissement public. L’objectif poursuivi par le gouvernement est d’assurer la solidarité nationale et corriger le déséquilibre de développement entre les provinces et entre les entités territoriales décentralisées.

« Ça fait longtemps qu’on a parlé de la mise en œuvre de la Caisse nationale de péréquation. Jusque-là rien du tout », a regretté Richard Mujey. À tout prendre, le gouvernement central a, à cette occasion, rassuré aux chefs d’exécutifs provinciaux  son « ferme engagement » d’apporter des solutions de manière progressive.

SONNETTE D’ALARME

Mais, pas plus tard que la semaine dernière, certains acteurs politiques dont Gaston Dindo, ont soulevé cette question pendante. Cet ancien cadre de l’UDPS a tiré la sonnette d’alarme, bien à propos, au regard de la propagation de la pandémie du Coronavirus au pays. Cet acteur politique craint que les provinces, ne disposant pas suffisamment de fonds de fonctionnement, peinent chacune à s’y prendre.

Autant dire que le comité multisectoriel de la riposte aura sans doute du pain sur la planche pour mettre en œuvre sa stratégie d’endiguement. Surtout que l’on sait que face à l’urgence sanitaire, le gouvernement central a dernièrement annoncé le décaissement de 1,8 millions de dollars américains pour la prise en charge des malades, l’acquisition des équipements et la rémunération du personnel soignant.

Ce montant jugé insuffisant par plusieurs observateurs, a suscité des réactions de  toute part. Parmi les acteurs politiques qui ont intervenu à point nommé, il y a, notamment, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo et l’ancien ministre de la Communication Lambert Mende qui plaident pour l’élaboration d’un collectif budgétaire afin de faire face à l’urgence sanitaire.

Ils ont raison de juger insuffisant ce budget du gouvernement, car celui présenté par le secrétaire technique du comité multisectoriel de la riposte, Dr. Jean-Jacques Muyembe, est évalué à 135 millions Usd.

Elaboré pour une durée de 12 mois, le budget du plan stratégique concerne la riposte dans l’épicentre actuel et les autres provinces.

Pour ce faire, l’équipe de riposte attend l’intervention du gouvernement central et des partenaires extérieurs.

Mais, entre-temps, on ne peut pas s’empêcher de se demander comment les provinces doivent-elles s’y prendre, d’autant plus que l’on sait pertinemment qu’elles ne disposent pas de fonds de fonctionnement ?

Devraient-elles continuer d’attendre l’intervention du gouvernement et des partenaires extérieurs ?

Au demeurant, plusieurs observateurs estiment que le programme de la riposte butera contre cette situation qui prévaut dans nos provinces.

Ludi Cardoso
Le Potentiel / MCP

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