La grève générale à l’appel de mouvements citoyens demandant le départ du président Kabila a été très peu suivie vendredi en République démocratique du Congo, a constaté l’AFP.
Des mouvements pro-démocratie avaient appelé à la grève générale en mémoire des victimes de la répression de la troisième marche des catholiques du 25 février contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Dans la capitale Kinshasa, les activités ont démarré au ralenti aux premières heures du matin, avec des bus et des taxis plus rares que d’habitudes.
Mais dès 7h30 (6h30 GMT), la circulation a repris presque normalement dans la capitale congolaise.
Dans les grandes villes Goma, Kisangani, Bukavu (est) Mbandaka (nord-ouest), Kananga (centre) et Lubumbashi (sud-est), les magasins et les écoles ont fonctionné sans incident majeur, ont constaté des correspondants de l’AFP dans ces villes.
« Malgré l’émotion créée par la mort de Rossy Mukendi et d’Eric Bokolo, je ne peux pas rester à la maison. Sinon, comment vais-je tenir jusque lundi sans argent? », a expliqué Isidore Yowa, vendeur au grand marché de Kinshasa, en référence aux deux personnes tuées pendant la dernière marche des catholiques le 25 février.
A l’école primaire Mushie dans le centre de Kinshasa, les classes étaient à moitié pleines: « Certains parents ont eu peur et ont gardé leurs enfants à la maison. Mais d’autres élèves sont bien là », a indiqué une enseignante, Marie Muadi.
Au total, 17 personnes ont été tuées au cours de la répression des trois marches catholiques interdites par les autorités des 31 décembre 2017, 21 janvier et 25 février.
Les manifestants demandent au président Kabila, dont le deuxième et dernier mandat s’est achevé en décembre 2016, de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018.
Ils exigent également le respect d’un accord politique prévoyant des mesures de « décrispation » (liberté de manifester, libération des prisonniers politiques…).