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La Rédaction de Nyota Radio Télévision

C’est ce mercredi que s’ouvre à Kinshasa la sixième édition de la semaine française. Une manifestation organisée par la Chambre de commerce international franco-congolaise et destinée à promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette année le thème des débats est consacré à la transformation. L’un des points noirs de l’économie congolaise, très dépendante des matières premières.

Il fut une époque où le Congo possédait une agriculture performante et développait une petite industrie, se souvient Ambroise Tshiyoyo, le président de la Chambre de commerce franco-congolaise. Les guerres sont passées par là. Aujourd’hui le pays doit reconstruire ses chaînes de valeurs et penser à diversifier une économie dominée par le secteur minier

« Vous savez, les mines c’est facile, on les tire du sol et on les vend. Mais ce qui va apporter un plus à notre économie, c’est la diversification. Et surtout l’installation de chaînes de valeurs. On ne peut pas voir la RDC uniquement comme un marché. Il faut que cela devienne une économie qui apporte quelque chose au reste du monde » prévient Ambroise Tshiyoyo.

Implanter des industries de transformation. Encore faut-il que les nouvelles autorités mettent en place une politique adaptée, insiste Ludovic Houssard, vice-président de la Chambre de commerce franco-congolaise : « À mon sens, le plus important c’est la sécurité juridique, la réforme du système judiciaire. Car on touche de manière transversale à tous les problèmes. Les problèmes de corruption, les problèmes fiscaux. En gros, beaucoup de problèmes liés au climat des affaires pourraient trouver un début de solution si le système judiciaire était plus efficace et moins gangréné par la corruption qu’actuellement. »

La bonne volonté affichée par les nouvelles autorités suscite un début d’intérêt. « On sent un frémissement » note Ludovic Houssard, mais il faudra, dit-il, des actes concrets pour convaincre les investisseurs.


► La présence encore très discrète des entreprises françaises en RDC

Les Français sont encore peu présents dans le domaine de la transformation comme dans d’autres. La RDC est encore loin d’être une terre d’accueil pour les entreprises françaises.

Castel et ses brasseries, Total et ses stations-service, Bolloré dans la logistique de transport, ou encore Orange au bout du fil et Décathlon au bout des pieds, la présence française en RDC est à la fois limitée et discrète. La trentaine d’entreprises tricolores implantées dans le pays génèrent un chiffre d’affaires d’environ deux milliards de dollars par an. L’équivalent de celui d’une compagnie minière comme le chinois TFM.

« On en peut donc que progresser » souligne avec ironie un homme d’affaires français, conscient des freins qui refroidissent les ardeurs. Car le Congo est un pays à risques. La question de la sécurisation des investissements et de l’environnement juridique doit être la priorité des nouvelles autorités, plaide le président de la Chambre de commerce franco-congolaise, Ambroise Tshiyoyo.

D’autres soulignent le manque de main-d’œuvre qualifiée, et les coûts de production plus élevés que dans les pays voisins, en raison du coût de l’énergie et d’une fiscalité encombrante. Il existe plus de mille taxes recensées en RDC affirme un avocat fiscaliste. Le véritable point noir restant la corruption que tout le monde dénonce, à commencer par les dirigeants de l’Anapi, l’agence chargée d’attirer les investissements étrangers et nationaux.

rfi