une douzaine de morts dans un nouveau massacre à Beni

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Au moins douze personnes, dont sept femmes ainsi que deux militaires congolais et un assaillant, ont été tuées à Beni entre lundi soir 3 juin et mardi matin 4 juin, selon la société civile, lors d’une nouvelle attaque de présumés rebelles ADF.

La première attaque a eu lieu vers 21h heure locale lundi soir, dans le quartier de Butanuka, dans le sud-est de Beni, lorsqu’un groupe d’assaillants composé d’hommes, mais aussi de femmes et d’enfants est parvenu, selon des témoins, à contourner une position de l’armée congolaise pour commencer à se livrer à des pillages. L’armée et la police sont intervenues. Les affrontements ont duré environ une heure, selon des sources sécuritaires. Dans leur fuite, les assaillants ont exécuté des habitants à l’aide de machettes et d’armes à feu, selon le maire adjoint de la ville.

Des violences qui ont repris ce matin vers 7h, lorsque certains des habitants qui avaient fui sont venus constater les dégâts et compter les corps des victimes.

S’agissait-il du même groupe d’assaillants ou d’un autre groupe ? « La première attaque ayant eu lieu la nuit, certains présumés rebelles étaient restés cachés en embuscade », avance une autorité locale.

Mais du côté de la société civile, c’est l’indignation : « Comment se fait-il que l’armée n’ait pas pu repousser tous les assaillants et sécuriser le quartier ? », s’interroge Kizito Bin Hangi, le président de la société civile.

Une indignation partagée par les conducteurs de taxi moto, qui dans la matinée ont manifesté en ville exhibant à bout de bras les corps sans vie d’un couple de motards décédés la veille. Ils sont allés jusqu’à la mairie, pour réclamer une réponse « plus offensive » de l’armée congolaise contre les présumés rebelles ADF. Cette manifestation a bloqué la route principale de Beni une grand partie de la journée et paralysé les activités qui commençaient timidement à reprendre en fin d’après-midi.

« Les opérations doivent être intensifiées », réclame également Kizito Bin Hangi, tout en disant ne pas comprendre que l’armée se contente selon lui de répondre aux attaques sans véritablement « poursuivre les assaillants ».  Il témoigne du sentiment de « peur » et d’« abandon » qui règne au sein de la population, au point que mardi les habitants du quartier touché par ces dernières attaques hésitaient à rentrer chez eux, et en appelle au nouveau président Félix Tshisekedi qui avait promis de faire du retour de la sécurité sa priorité.

La dernière offensive conjointe entre la Monusco et l’armée congolaise contre les présumés rebelles ADF remonte au mois de novembre 2018. Au moins sept casques bleus avaient alors perdu la vie. 

rfi