Si le 15 juillet 2019, l’Assemblée nationale n’est toujours pas convoquée en session extraordinaire, dépassée cette date, il sera définitivement impossible que les Députés nationaux soient conviés à l’hémicycle du palais du peuple avant la reprise de la session ordinaire prévue le 15 septembre prochain.
Tenez ! Selon les dispositions du Règlement intérieur de cet organe délibérant, une session extraordinaire ne peut pas être convoquée le dernier mois de vacance parlementaire. Quoique cette Institution n’ait pas élagué quelques matières urgentes lors de la session ordinaire de mars notamment, celle qui concerne l’investiture des membres du gouvernement, il se pourrait que ladite session extraordinaire ne soit qu’un rendez-vous manqué.
En effet, la session ordinaire de mars qui s’était clôturée depuis samedi 15 juin dernier, n’a pas vu organiser les élections au sein des commissions permanentes, ni mis en place le comité de sage, encore moins procédé à l’investiture des membres du gouvernement Ilunga Ilunkamba. A tout prendre, la clôture solennelle était intervenue dans un contexte de crise, matérialisée à travers la méfiance et la mésentente dans le chef de certains élus du peuple. La suspension, par l’opposition LAMUKA, de sa participation aux plénières, était également l’un des points noirs. En cela, faut-il encore rappeler que le débat sur les ordonnances nommant les agents à la SNCC et à la Gécamines avait suscité un tollé général non seulement au palais du peuple, mais aussi dans certaines assemblées provinciales.
Alors que l’urgence voudrait qu’il y ait une mise en place d’un gouvernement afin de permettre à la patrie de Mzee de fonctionner normalement, les discussions en longueur entre les principaux cadres de la coalition FCC-CACH peinent à conclure. Si ce blocage continue à persister, il se pourrait que la session extraordinaire ne soit plus convoquée d’ici le 15 juillet, car, l’investiture du gouvernement demeure l’une des matières urgentes à traiter avant le 15 septembre qui semble lointain. Il y a plusieurs semaines, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nouveau Premier ministre, disait attendre la fin de négociations entre les plates-formes FCC et le CACH pour former son gouvernement ; jusqu’aujourd’hui, la situation reste la même.
Depuis sa nomination survenue le 20 mai dernier, ce septuagénaire aura ainsi passé beaucoup de temps sans être investi au parlement. Rien qu’à voir comment les choses se présentent, il sera encore appelé à patienter. Au cas où le Bureau ne convoquerait pas la session extraordinaire d’ici mi-juillet, Sylvestre Ilunga pourrait être investi, lui et son gouvernement en marge de la session ordinaire de septembre, une session généralement budgétaire.
Pourtant, du haut de son perchoir, Jeanine Mabunda Lioko, avait rappelé à toute la classe politique confondue l’urgence de doter le pays d’un gouvernement. « D’avoir à l’esprit que la République démocratique du Congo est à l’arrêt, que nous en sommes éventuellement les auteurs et que nous devons accélérer le rythme de mise en place des institutions, avec un Premier ministre qui, en bonne et due forme, est investi par l’approbation de son programme de gouvernement chez nous à l’Assemblée nationale », avait-elle laissé entendre. Le caractère urgent que revêt la mise en place du gouvernement trouve tout son sens. Toujours dans son discours de clôture, Mabunda avait également souligné que la session extraordinaire devait permettre au Bureau sortant de la CENI de procéder à la présentation de son rapport général des activités. Plus que 10 jours avant le 15 juillet, l’heure de compte à rebours a déjà sonné…