la RDC frôle les 500 cas

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Un mois après la conférence internationale de Kinshasa sur Couverture sanitaire universelle(CSU) et le début de la propagation de la maladie à coronavirus en RDC, il nous semble important de rappeler de manière sommaire les problématiques liées au système de santé.

Loin de nous l’idée de le stigmatiser mais plutôt nous pensons qu’un rappel s’impose vu le contexte lié à la pandémie actuelle. Chaque pays doit prendre de mesures pour limiter la propagation de la maladie mais surtout doit au travers de son système de santé, examiner des personnes à risque, prendre en charge et surtout soigner localement les malades.

Il est sans conteste que, le système de santé est défaillant et a besoin d’investissement pour répondre aux besoins sanitaires de la population. Et cet état des faits est confirmé par plusieurs rapports locaux et internationaux. L’exemple le plus criant avec cette crise sanitaire, est le fait que le pays ne dispose à l’heure actuelle que d’un seul Centre, où on peut se faire examiner alors que les personnes porteuses de ce virus peuvent être disséminées sur toute l’étendue du territoire national.

Il est donc évident, que la matérialisation d’une couverture sanitaire universelle dans ce contexte et selon sa définition la plus stricte, à savoir « offrir aux populations les soins dont ils ont besoin, et que soins doivent être de qualité suffisante sans que cela n’entraine leur appauvrissement » est un objectif à atteindre mais qui passe par des préalables multisectoriels. D’ailleurs, de la conférence internationale de Kinshasa sur CSU, sont sorties diverses recommandations à ajouter au plan stratégique. Elles touchent aux systèmes de santé dans sa globalité et doivent être appliquées comme étant le maillon d’une chaîne. Nous pensons : à la redevabilité, la formation du personnel soignant, au paiement de salaires, à l’équipement et l’accessibilité des centres hospitaliers, l’eau potable, électricité etc. ;

Nous avons voulu aborder parallèlement, le début de la gestion de la maladie à coronavirus et la question de la CSU en RDC car elles permettent de mettre en lumière les problèmes du système de santé congolais ce qui n’est pas une nouveauté. Par contre, nous devons apprendre à résoudre le problème du système sanitaire dans une vision holistique et d’éviter des solutions ponctuelles qui s’apparentent à un éternel recommencement.

La gestion de la pandémie actuelle, au travers de mesures de fermeture de frontières et de la prise en charge médicale locale, ne doit être pas être seulement l’occasion de démontrer les limites de notre système sanitaire mais elle doit responsabiliser les décideurs politiques et leur rappeler que la mobilisation de ressources financières pour un investissement dans la santé est une priorité. D’autant plus que notre constitution, à son article 47, consacre le droit à la santé comme étant un droit fondamental pour tous les congolais.

« L’accès aux soins de santé est un droit pour tous.. ; Notre avenir en dépend »  est d’ailleurs notre Solgan chez CRAMU RDC.

Nos dirigeants luttent pour arrêter la verticalité de financement des partenaires internationaux pour une horizontalité alors que le pays ne fait pas assez d’effort financier pour rétablir un système qu’on a détruit. À titre d’exemple, le Fonds Mondial met près de 600 millions de dollars sur 2 ans pour un financement vertical de 3 maladies, le paludisme, la tuberculose et le paludisme. Un montant qui dépasse même la prévision budgétaire la plus élevée de la santé.

À la différence de beaucoup de pays africains, la RDC était dotée d’un système sanitaire qui fonctionnait. Nous devons d’abord prendre conscience de notre responsabilité dans la faillite de ce système santé et ensuite initier son redressement.

Imaginons un seul instant, qu’on ait un besoin commun dans nos différentes provinces, d’autant d’appareils respiratoires qu’en Italie.  Non seulement nous serons incapables d’offrir aux populations les soins dont elles ont besoin mais également nous devrons faire face aux problèmes multisectoriels de notre système de santé : hôpitaux, fournitures sanitaires, eau potable et électricité.

C’est pourquoi nous prônons des solutions qui touchent le système de santé dans sa globalité, quitte à avoir des solutions holistiques à court, moyen et long terme en fonction de notre budget et non de solutions sous forme de pansement d’une plaie, comme c’est souvent le cas.

Autrement dit, le gouvernement devrait être capable de nous présenter une prévision budgétaire pour rétablir le système santé congolais, le nombre d’années que cela pourrait prendre. Et à la fin de son exercice, nous faire un bilan de ce qui a été accompli dans le cadre d’un programme global.

Patrick Ndjadi Ombombo est licencié en sciences politiques et agrégé en sciences sociales de l’ULB. Çela fait 10 ans qu’il travaille chez Partenamut (Première mutualité francophone à BXL) comme Gestionnaire assurabilité nationale. Depuis 5 ans, il est consultant en couverture soins de santé et depuis janvier, il a créé un centre pour la défense de la couverture Soins de santé universelle en RDC (CRAMU).

 

mediacongo

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