« Je demeure persuadé que l’option à lever sur les modalités de vote prévues à l’article 47 de la loi électorale à savoir, soit le vote par bulletin à papier soit le vote électronique, pourrait contribuer à réduire substantiellement le coût des opérations électorales », a indiqué le chef de l’État.
L’Assemblée nationale et le Sénat se sont réunis en congrès ce lundi 14 décembre au Palais du peuple, au cours duquel le chef de l’Etat Joseph Kabila a adressé un message au peuple congolais, relatant le bilan annuel sur l’état de la nation.
Sur les 500 députés nationaux, 375 ont été dans la salle, contre 70 sénateurs sur les 108. Le quorum ayant été largement atteint, le président de la chambre base du parlement, Aubin Minaku, maître du séant, a laissé attendre que le congrès pouvait siéger valablement, conformément à la loi.
En effet, deux points ont été inscrits à l’ordre du jour de cette séance plénière à savoir : adoption de l’ordre du jour et audition du discours du président de la république sur l’état de la nation. Après adoption de l’ordre du jour, les parlementaires ont eu à suivre le discours du Raïs sur l’état de la nation, évoquant les progrès réalisés dans différents domaines.
Joseph Kabila a d’entrée de jeu eu une pensée pieuse pour les victimes aussi bien des catastrophes naturelles dont les dernières pluies diluviennes qui se sont abattues en République démocratique du Congo que celles tombées dans les théâtres des opérations militaires. Une minute de silence a été décrétée dans la salle en mémoire des victimes.
Dans son allocution, Joseph Kabila a fait comprendre aux Congolais qu’il veut un processus électoral qui soit le fruit d’un consensus librement dégagé.
« J’en appelle au sens élevé des responsabilités de tous afin qu’au sortir du dialogue national nous soyons plus unis dans la mise en œuvre d’un processus électoral authentiquement congolais, fruit d’un consensus librement dégagé », a-t-il déclaré.
Pour Joseph Kabila, ce dialogue est l’occasion pour les Congolais de se réunir pour régler eux-mêmes leurs divergences.
« Ce n’est pas par la violence que nous règlerons nos divergences. Ce n’est pas non plus des Nations unies, de l’Orient ou de l’Occident que viendront les solutions à nos problèmes, mais plutôt de nous-mêmes et par le dialogue entre les Congolais et les Congolaises mus par la fibre patriotique », a martelé le chef de l’Etat.
Au sujet du début de ce dialogue, Joseph Kabila n’a pas donné de date précise, évoquant un démarrage « à brève échéance ».
« La mise en place en cours du comité préparatoire et celle prochaine de la facilitation internationale permettront à brève échéance le démarrage effectif dudit dialogue avec pour objectif de trouver des solutions consensuelles aux questions majeures qui minent le processus électoral, ouvrant la voie à des élections crédibles et apaisées », a estimé le président de la République.
« Il n’y aura ni le sang ni la sueur »
Joseph Kabila a également mis en garde ceux qui s’opposent au dialogue, préférant la violence.
« Je ne permettrai pas que les sacrifices consentis ensemble au cours de dernière années pour bâtir la paix soient compromis, sous quelque prétexte que ce soit, par ceux qui, de mauvaise foi et de manière délibérée, choisiront de rester enfermés dans leur posture négativiste, refusant le dialogue au profit des complots contre la République et en promettant sang et sueur à notre peuple. Il n’y aura ni l’un ni l’autre », a-t-il lancé.
Pour lui, le peuple congolais aura à choisir entre deux projets de société pour les prochaines élections.
« Là où il lui est promis la mort, nous l’assurons que tout sera mis en œuvre pour la vie. Là où on veut tout détruire, notre engagement c’est de construire et de développer sans relâche. A notre peuple de choisir lors des élections lequel des deux projets de société lui convient le mieux », a indiqué Joseph Kabila.
Joseph Kabila est revenu sur l’idée de revoir les modalités de vote lors des prochaines élections pour réduire le coût des élections.
« Je demeure persuadé que l’option à lever sur les modalités de vote prévues à l’article 47 de la loi électorale à savoir, soit le vote par bulletin à papier soit le vote électronique, pourrait contribuer à réduire substantiellement le coût des opérations électorales », a-t-il affirmé.
Dans le domaine économique, il a noté la réhabilitation et la modernisation des infrastructures économiques et ceux des télécommunications.
23.000 Km de routes sont en état de praticabilité et assure la liaison entre les 26 provinces.
De même, a-t-il parlé de la construction des routes entre notre pays et ses neuf voisins afin de garantir l’intégration régionale et développer un réseau routier répondant au standard international.
A en croire le chef de l’Etat, au premier semestre de l’année 2016, il est prévu la finalisation d’un programme routier dont 2400 Km seront livrés tandis 800 Km sont à réhabiliter.
Selon lui, les travaux de voiries urbaines arrêtés cette année, faute de financement, vont reprendre en 2016.
Ainsi, a-t-il indiqué, 2.000 Km de routes seront construites dans les ex- province du Bandundu, du Kasaï Occidental et du Kongo central.
Toujours au sujet des infrastructures, il s’est aussi penché sur le transport.
En ce qui concerne le transport aérien, il a notamment salué l’équipement et la modernisation de certains aéroports du pays dont notament celui de N’Djili à Kinshasa et de la Loano à Lubumbashi.
Aussi, a-t-il indiqué, que le pays s’est doté des équipements de radio télécommunication, de manière à assurer la sécurité aérienne de notre pays. « Désormais la RDC n’inspire plus la frayeur », a-t-il lâché en substance.
Et d’ajouter :
« En 2014, j’avais annoncé qu’après plusieurs années, le drapeau congolais flotterait dans le ciel Et cela est chose faite grâce à deux aéronefs acquis sur fonds propres du gouvernement et lesquels aéronefs ont revu à la baisse à 50%. Le coût du transport aérien au pays. L’effort va se poursuivre avec l’acquisition en 2016 de quatre autres aéronefs ».
Parlant du transport fluvial, le président de la République a fait allusion à la relance de l’ITB Kokolo et les travaux en cours de finition de MB Gungu à devenir opérationnel à partir de l’année prochaine.
En ce qui concerne le transport ferroviaire, il a précisé que 38 locomotives neuves dont 12 sont déjà opérationnelles et ont été acquises pour le compte de la Société nationale des chemins des fers du Congo (SNCC).
Les progrès dans ce secteur c’est aussi les trains marchandises et voyageurs Kinshasa-Matadi qui ont repris après 10 ans d’interruption, a fait remarquer le premier citoyen congolais.
Il a soutenu que des voitures modernes ont été commandées aussi bien pour la SNCC que pour la Société commerciale transports et des ports (SCTP).
Joseph Kabila s’est également exprimé sur les télécommunications, plus particulièrement de la fibre optique avec 30.000.000 des lignes fixes et mobiles qui seront installées en 2016.
Dans le domaine social, il s’est notamment appesanti sur la santé et la scolarisation en relevant que des efforts sont engagés pour la réhabilitation des infrastructures de santé et dans le cadre de la lutte contre certaines maladies en notant une baisse de la mortalité infantile à (30 %) entre 2013 et 2014 et maternelle de 1200 et 800 au cours de la même échéance.
Au sujet de la scolarisation, il apprécié l’amélioration des conditions d’études favorisée par la construction des infrastructures scolaires et aussi la hausse du taux de la scolarité par l’accès gratuite à l’éducation.
20.000.000 de manuels scolaires ont été distribués, 287 écoles ont été construites en 2014.
En 2016, a annoncé le chef de l’Etat, 5.000.000 d’élèves sont attendus à l’école dans les écoles primaires.
Au sujet de l’enseignement supérieur et universitaire, il a souligné qu’une réflexion a été engagée sur sa demande pour que l’ensemble de l’université marche pour notre pays en accordant une priorité à l’enseignement technique.
Pour ce qui est de la fourniture de l’énergie, il a parlé de la réhabilitation des infrastructures gérées par la Société nationale de l’électricité et la Regideso avec des projets spécifiques à court terme de la construction et de la réhabilitation de plusieurs barrages et d’alimentation en eau potable de plusieurs villes du pays.