Lutte contre la dépravation des mœurs: un grand défi à relever en RDC

RDC

En observant la société congolaise de la RDC, il se dégage un constat malheureux sur le plan moral. Bien que déterminés à faire du changement de mentalité leur cheval de bataille, les décideurs ne s’en sortent toujours pas et le mal devient de plus en plus profond.

ouverture de la Semaine française

Lors de son discours d’investiture, le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a, entre autres, mis un accent  particulier  sur  le changement de mentalité. Et concernant le phénomène « Kuluna », par exemple, il a avancé l’idée d’utiliser l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) pour qu’une fois formée, cette catégorie de jeunes désœuvrés devienne utile à la nation. Sceptique, une certaine opinion  estime irréalisable cette initiative.

L’ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, qui a également réfléchi dans  le même sens, ne s’est-il pas arrêté à mi-chemin ? D’autres personnes ont pensé à la relance des activités  du Service national. En fait, ce serait l’idéal compte tenu de résultats encourageants enregistrés avec l’encadrement des jeunes désœuvrés à Kaniama Kasese dans l’ex-province du Katanga. Depuis, on ne parle pratiquement plus de l’encadrement des « Kuluna ». Prenant de plus en plus de l’ampleur, ce phénomène ne favorise pas la lutte contre la dépravation des mœurs.

DU PAIN SUR LA  PLANCHE

« Les antivaleurs  qui minent les institutions de la RDC constituent le premier obstacle à tout effort de développement ». S’adressant en ces termes aux gouverneurs et vice-gouverneurs réunis en séminaire en mai dernier, Félix-  Antoine Tshisekedi Tshilombo a promis de ne ménager aucun effort pour atteindre son objectif d’inculquer à toutes les institutions de la République les valeurs républicaines qui seront  de stricte observance.

C’est un signal fort lancé aux territoriaux, car le chef de l’État estime que le développement d’un pays ne peut  s’accompagner qu’avec le changement de mentalité. D’où le contrat-programme qui sera conclu entre les gouverneurs et l’exécutif national afin de permettre l’évaluation des performances de chacun des territoriaux, en vue de donner au chef de l’État la possibilité de bien sanctionner leur gouvernance après chaque évaluation trimestrielle.

REPENSER LE CONCEPT « INITIATION  À LA NOUVELLE CITOYENNETÉ »

Comme nous l’avons souligné ci-haut, ce sont toutes les catégories des personnes qui sont concernées par la dépravation des mœurs. Soucieux de risques que court le pays, le gouvernement Matata Ponyo avait initié un concept génial  dénommé « Initiation à la Nouvelle citoyenneté ».

L’objectif est de sensibiliser toutes les couches de population à la lutte contre les dépravations des mœurs. Judicieux a été d’ailleurs le choix porté sur le ministère de la Communication et des Médias. N’ayant pas donné des résultats satisfaisants, ce concept a été cédé au ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel pour atterrir au ministère de la Jeunesse. Ce remue-ménage n’était que des vains efforts. Autant relancer ce  concept avec de nouvelles orientations à donner à ses  animateurs.

PARI DIFFICILE

Eu égard à ce qui précède, il y a lieu d’affirmer que la lutte  contre la dépravation des mœurs est un grand défi à relever  en RDC. Car le comportement des Congolais à tous les niveaux  laisse à désirer. La situation empire d’ailleurs avec la démission  des décideurs et des parents devant leurs responsabilités.

Abandonnés à leur triste sort, les enseignants, appelés à compléter l’éducation, n’ont plus le cœur à l’ouvrage. Par conséquent, les jeunes recourent à l’école buissonnière qui les déforme dans leur comportement.

Véron K.
Le Potentiel / MCP