Quand Moïse Katumbi tousse, Kinshasa sombre dans la panique

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

En attaquant Moïse Katumbi du côté nationalité, ses adversaires ont osé rentrer dans le petit rectangle pour marquer un but en position de hors-jeu. Oubliant joliment qu’ils ont là ouvert la boite de pandore. Car, à en croire ses proches, l’ancien gouverneur sans frontière est Congolais. Point trait. Dire qu’il est à la fois Zambien, Italien, Grec, etc., c’est manquer d’argumentaire pour lui barrer la route qui mène à la Présidence de la République. Cela d’autant que, s’il est vrai qu’il est détenteur de plusieurs nationalités, il n’est ni le premier ni le dernier en la matière. Nombreux sont les compatriotes, surtout les politiques, qui pédalent dedans. Face à ce que son entourage qualifie d’élucubration de mauvais goût, Moïse Katumbi se dit bel et bien Congolais.

D’aucuns savent que Moïse Katumbi a été élu député national, député provincial et gouverneur du grand Katanga et personne n’a osé dire de lui qu’il était détenteur de plusieurs nationalités. Aussi, sait-on que des personnalités politiques qui, aujourd’hui, le vilipendent à outrance, quittaient Kinshasa pour Lubumbashi afin d’aller assister aux matches du TP Mazembe, à l’effet de rentrer avec des sommes d’argent enveloppées. Rien que pour la sympathie affichée, mais tissée d’hypocrisie. Aujourd’hui, ce monsieur, adulé hier par tous ces politiques pour sa générosité légendaire, est vigoureusement taxé de tous les noms. Une attitude foutrement politicienne désobligeante notée par les Congolais avertis pour qui il s’agit là simplement d’une petite guerre des tranchées juste pour salir l’image du candidat poids-lourd de l’opposition musclée qui donne de la trouille à la majorité.

Pourquoi avoir attendu ce moment précis pour dénoncer cette affaire à la senteur politicienne ? Que dire des politiques à double nationalité dénoncés par la Belgique ? Que dire des Congolo-Français, des Congolo-Britanniques, des Congolo-Américains, des Congolo-Canadiens, des Congolo… qui travaillent peinards dans toutes les institutions de la République et qui font trop de bruits sur les places publiques afin de taper dans l’œil du peuple pour des buts électoraux ? Les Congolais, au nom desquels se dressent abusivement les acteurs congolais, se posent des questions. En ouvrant la boite de pandore, ils ont été amenés à constater gratos que nombreux sont des politiques qui n’ont pas l’odeur de sainteté du côté nationalité. L’on se rappelle qu’Augustin Matata, Vital Kamerhe, etc. ont toujours été taxés d’étrangers par ces mêmes politiciens qui, en mal d’argumentaire et de positionnement, évoquent souvent le côté nationalité pour ternir l’image de leurs adversaires. Une faiblesse avérée qui ne les grandit aucunement.

Demander à Moïse Katumbi d’entamer la procédure de demande de nationalité congolaise est une preuve grandeur nature que l’on ne veut pas de lui dans la course électorale. Pourtant, il est porteur de tous les documents qui démontrent qu’il est Congolais. A ses détracteurs de recourir à un argumentaire solide et probant, au lieu de chercher une effusion de colère qu’on n’aura pas à contenir. Déjà, Muyumba Mayila Mwana, leader populaire de l’opposition au Katanga, annonce les couleurs en prédisant un « tremblement de terre au cas où Moïse Katumbi n’était pas Congolais ».

Qu’à cela ne tienne, la double nationalité est loin d’être un écueil insurmontable ; il existe en la matière une jurisprudence bien récente. Nommé Premier ministre en novembre 2016, Samy Badibanga s’est tourné vers le ministre de la Justice, en l’occurrence Alexis Thambwe Mwamba, pour renoncer à a nationalité belge. L’homme n’a qu’à se tranquilliser pour attendre les éventuelles demandes de renonciation à pleuvoir sur son bureau !

Boendy BL

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