Au jour J-3, les FDLR continuent à défier la communauté Internationale

Insécurité à l’Est : regain d’agression de la RDC par le M23

L’ultimatum accordé aux FDLR expire dans trois jours. Au-delà du 2 janvier 2015, la  Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL), la Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC) ainsi que la MONUSCO devront lancer l’opération militaire de traque de ces rebelles rwandais, accusés de diverses exactions contre les civils dans l’Est de la RDC. C’est depuis le mois de juin dernier que ces organisations avaient lancé l’ultimatum contre ces FDLR, estimés à environ 1.400 qui vivent depuis 20 ans dans la jungle kivutienne.

A cinq jours de la date butoir fixée par la communauté internationale, de nouvelles redditions des FDLR étaient enregistrées au Nord et Sud-Kivu. Des redditions qui ont donné lieu à des cérémonies sous les auspices de la mission onusienne. Au total, 1250 rebelles se sont rendus dimanche dernier lors de deux cérémonies dans la localité de Buleuso au Nord-Kivu et à Burhinyi au Sud. Soixante-sept armes ont également été déposées. Globalement, selon une source onusienne, le compte n’y est pas. Ce n’est que du « menu fretin », a indiqué un haut cadre de la Monusco.

Il n’y a pas de commandants ou de gradés, et le nombre d’armes et de personnes n’a rien de significatif. L’ultimatum du 2 janvier reste donc de mise, ajoute cette source. Des sources de la région indiquent que ces FDLR sont aux aguets et certains décident d’en découdre avec les militaires de la CIRGL, de la SADC et de la MONUSCO.

Certains officiers FDLR ont demandé à la communauté internationale de peser en faveur d’un dialogue politique inclusif au Rwanda. Ce qui, selon eux, devrait permettre le retour pacifique des FDLR dans leur pays. Le numéro un des rebelles rwandais a demandé pour ce faire à la même communauté internationale de ne pas privilégier la date du 2 janvier 2015 comme date limite du désarmement volontaire. Les autorités congolaises affichent, pour leur part, la fermeté. Il n’y aura pas de nouvelle date butoir, estime-t-on dans les rangs du pouvoir à Kinshasa où l’on semble décidé à mettre fin rapidement à la présence de ces groupes armés étranger sur le territoire congolais. Hier, les 150 combattants ainsi que 231 de leurs proches ont été embarqués dans les véhicules de la Monusco vers les centres de Kanyabayonga et de Walungu en vue de leur cantonnement provisoire.

« Même si c’est un pas nécessaire, il n’est pas suffisant, il n’est qu’un pas partiel et assez tardif. Nous lançons un appel solennel et urgent au leadership et à tous les combattants des FDLR: sortez de la forêt, déposez vos armes, entrez pleinement dans ce processus pacifique pour que 2015 puisse être une nouvelle année de paix et d’espoir », a déclaré le représentant de la SADC, Conrandie Marius. Opposées au régime du président Paul Kagame, au pouvoir à Kigali depuis la fin du génocide, les FDLR sont particulièrement actives dans les Kivus, où elles sont accusées de commettre de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants soldats).

Recours à la force

La Société civile du Sud-Kivu se dit toujours préoccupée par la question du désarmement de ces rebelles rwandais. Le président de la société civile au Sud-Kivu, Descartes Mponge, estime que les FDLR n’ont pas la volonté d’adhérer à ce programme de désarmement volontaire. Pour lui, le seul moyen de neutraliser définitivement ces rebelles rwandais est la pression militaire.

« Selon les statistiques qui ont été fournies par les autorités congolaises et par les FDLR, à l’époque, on avait de 5.000 combattants. Mais avec les redditions auxquelles nous avons assisté au Nord et au Sud-Kivu, nous pensons qu’il n’y a pas de volonté de la part des FDLR », a affirmé Descartes Mponge. Pour la société civile du Sud-Kivu, la Monusco devrait accroître la pression sur ces rebelles à travers les actions militaires.

« Si les autorités congolaises ont la volonté de pacifier ce pays, elles doivent emboîter le pas à la communauté internationale à traquer de force ces groupes armés. Déjà, la communauté internationale a compris qu’il faut aller tout droit à des opérations militaires. C’est une bonne occasion que nous Congolais devons saisir pour instaurer la paix dans notre pays », a indiqué Descartes Mponge, faisant allusion à l’ultimatum lancé par la CIRGL et la SADC aux FDLR.

En juillet 2006, ces deux organisations régionales ont lancé un ultimatum de 6 mois à ces rebelles pour désarmer volontairement. L’ultimatum arrive à expiration le 2 janvier 2015. Passé ce délai, une traque des FDLR devrait être lancée. Des analystes politiques estiment nécessaire qu’après les FDLR, la communauté internationale devrait s’attaquer aux ADF qui endeuillent le territoire de Beni et ses environs. « La plus dure restera à organiser l’armée congolaise et à rendre plus combative. Après, la traque des FDLR, il ne faut pas que ces régions soient abandonnées comme le cas dans certains coins du Nord-Kivu après la défaite du M23 », a indiqué un cacique de l’Opposition. Le retour de la paix dans l’Est de la RDC permettra au gouvernement de relancer certains secteurs de cette contrée notamment le tourisme et autres.

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