Burkina Faso: Blaise Compaoré quitte le pouvoir

C’est officiel : dans un communiqué, le président du Burkina Faso Blaise Compaoré annonce sa démission et dit que la présidence est désormais vacante.

Coup de tonnerre au Burkina Faso : le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, vient d’annoncer sa démission. Quelques minutes auparavant, un dirigeant militaire avait annoncé sur la chaîne de télévision Burkina24 que le président avait quitté le pouvoir.

Le lieutenant-colonel Issaac Zida a fait cette annonce sur la Place de la Nation à Ouagadougou alors que des milliers de personnes s’étaient à nouveau rassemblées en masse vendredi dans le centre de la capitale pour demander la démission de Blaise Compaoré.

Les évènements se précipitent

Alors que l’armée semblait avoir pris le pouvoir, jeudi après-midi, en annonçant la dissolution des institutions et une période de transition de 12 mois, le président Blaise Compaoré est revenu dans la soirée à la télévision pour une allocution. Il a proposé d’assurer lui-même la transition, avant de remettre le pouvoir à un président démocratiquement élu.

Dans la capitale Ouagadougou, c’est l’indignation. Le mouvement Balai citoyen a appelé les Burkinabès à camper sur la Place de la Nation jusqu’au départ de Blaise Compaoré. Nombreux sont les manifestants qui se sentent trahis par la tournure des événements.

Écoutez les réactions de Ouagalais, interrogés par Yaya Boudani à Ouagadougou, ainsi qu’une interview de l’artiste Smockey, un des fondateurs du Balai citoyen, au micro de Richard Tiéné.

Cette nuit, le couvre-feu a été globalement respecté dans la capitale Ouagadoudou, mais les Burkinabès sont toujours déterminés à tourner la page Compaoré.

Selon Richard Tiene, journaliste à Radio Pulsar de Ouagadougou, joint pendant notre émission matinale, la situation était calme à 7h temps universel, mais des coups de sifflet retentissaient déjà dans les rues, promettant une nouvelle journée de mobilisation.

L’opposition politique burkinabé impute elle aussi la responsabilité du chaos actuel à l’entêtement du président Blaise Compaoré.

« Si ceux qui étaient au pouvoir nous avaient écouté, le Burkina Faso ne serait pas tombé dans ce chaos » a affirmé Ablassé Ouédraogo, député de l’opposition, ancien Ministre des Affaires étrangères et président du Faso Autrement, au micro d’Eric Topona.

Appel au calme

À l’étranger, on suit de près les événements en cours au Burkina Faso. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a décidé d’envoyer sur place un émissaire en vue de régler cette crise.

Le représentant spécial et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, arrive ce vendredi à Ouagadougou. Notre correspondant à Dakar, Babou Diallo, l’a rencontré avant son départ. Mohamed Ibn Chambas lui a confié son inquiétude quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso.

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