Cacophonie au sein de la coalition FCC-CACH

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Les sociétaires de la coalition FCC – CACH doivent vite se mettre autour d’une table. A défaut, les deux piliers de cette alliance, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, sont appelés à combler le vide observé dans quasiment toutes les institutions notamment, Vital Kamerhe à la Présidence de la République, Jean-Marc Kabund au perchoir de l’Assemblée Nationale, Célestin Tunda au Gouvernement, et, en attendant de tirer au clair la cacophonie sur sa probable démission, Benoît Lwamba à la Cour constitutionnelle et au Conseil Supérieur de la Magistrature.

Même si la coalition FCC – CACH ne tient plus qu’à un fil, un ajustement politique dans les institutions du pays devient, de plus en plus, une nécessité. Au sein du Gouvernement, par exemple, il sied de réduire sensiblement le nombre de ses membres et de le redynamiser pour plus d’efficacité. La grande France ne compte que 35 membres du Gouvernement dont 14 femmes.

En RD Congo, la troisième personnalité du Gouvernement, le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux issu du FCC, vient de rendre le tablier. « Après un examen personnel de la situation politique de l’heure », Célestin Tunda est allé remettre sa lettre de démission au Premier Ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le week-end dernier.

A part lui, John Ntumba, le Ministre de la Formation Professionnelle dont les immunités ont été levées par l’Assemblée Nationale, est dans le collimateur de la justice. Désormais en résidence surveillée, ce membre du Gouvernement central issu de l’UNC de Kamerhe est reproché de détourner des fonds alloués au programme d’urgence de 100 jours du Président de la République en tant qu’ancien Coordonnateur dudit programme dans le Kasaï Central.

La tête de Gilbert Kankonde, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, est réclamée par les dirigeants de son propre parti en raison du bilan macabre de la dernière marche de protestation. Sans oublier qu’Eteni Longondo et Albert M’Peti sont à couteaux tirés au Ministère de la Santé. L’audit diligenté par l’Inspection Générale des Finances va les départager.

A la Présidence de la République, Kolongele Eberande assume l’intérim du Directeur de Cabinet puisque le titulaire qui n’est autre que Vital Kamerhe est écroué à Makala depuis plus de trois mois dans le cadre de la même affaire « 100 jours » dans son volet érection des maisons préfabriquées par la société Samibo de Jammal Samih.

Dans cette première institution du pays, VK a amené plusieurs de ses proches et membres de son parti UNC. Que deviendront-ils en cas de remue-ménage ? Il n’est pas évident que Kamerhe, depuis sa cellule à Makala, puisse recaser tous les Ministres UNC en cas de remaniement dans le Gouvernement.

A l’Assemblée Nationale, tout le monde a suivi le feuilleton Jean-Marc Kabund, président ad intérim de l’UDPS déchu de son poste de Premier-Vice Président de cette institution parlementaire. Jusqu’à ce jour, son remplacement par Patricia Nseya par élection ne s’est toujours pas opéré. Il y a un vide à combler au perchoir de la Chambre basse du Parlement.

A la Haute Cour, c’est encore la cacophonie autour de la démission du Premier Président Benoît Lwamba. A-t-il jeté l’éponge ou pas ? L’affaire sera tirée au clair dès son retour au pays. Mais, dans le cas où il rendrait le tablier, il faudra trouver un remplaçant à la tête de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature.

A la CENI, le nom du successeur de Corneille Nangaa se fait attendre depuis plus d’une année. A ce sujet, des violentes manifestations de rue sont même organisées pour s’opposer à la désignation de Ronsard Malonda.

Recomposer ou remanier l’équipe gouvernementale, ajuster les autres institutions est une nécessité à laquelle les partenaires FCC-CACH doivent s’atteler. A moins d’attendre une nouvelle reconfiguration politique à l’issue du dialogue que beaucoup appellent de tous leurs vœux. Parlerait-on alors d’un nouveau partage du « gâteau » ?

 


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