Le calendrier électoral global publié par la CENI, le 12 février 2015, secoue le monde politique congolais qui ne cesse de piaffer ce que l’institution électorale a pourtant mis à sa disposition pour garantir le processus démocratique en RDC. La Majorité a son point de vue. Tout comme l’opposition qui défend, bec et ongles, sa position ! Tout porte à croire que le débat va se poursuivre au Parlement où est attendue la CENI pour défendre son tableau de bord.
Pour une bonne frange de la Majorité et du gouvernement, les élections peuvent se dérouler dans les délais constitutionnels si chacun joue sa partition. C’est au cours d’un point de presse tenu lundi dernier que le porte-parole du gouvernement l’a déclaré. Lambert Mende a même précisé : « Le calendrier électoral global a été rendu public, le Parlement devrait accélérer l’adoption des lois essentielles restantes, lors de sa session de mars ; des signaux montrent que la communauté internationale devrait apporter sa contribution au déroulement des six scrutins ». Dans ce cadre, il a souligné l’importance des élections locales en 2015 leur accordant la priorité sur les législatives et la présidentielle. Selon Mende, les élections locales sont l’architecture de la démarche et elles ne remettent pas en cause les élections législatives et présidentielle. Elles deviennent prioritaires puisqu’elles n’ont jamais eu lieu. Le ministre Mende s’inscrit en faux contre les partisans d’un nouveau consensus sur le calendrier électoral estimant qu’il risque de créer un glissement.
Le Premier vice-président de l’Assemblée nationale et président de l’UNADEF, un parti majoritaire, Charles Mwando a affirmé à l’issue d’une séance de travail avec ses partisans que la CENI doit présenter son rapport sur le calendrier électoral global à l’Assemblée nationale au mois de mars en vue de l’harmoniser. «Nous soutenons le calendrier électoral global publié par la CENI, le gouvernement reste responsable du volet financier des élections », a-t-il dit avant de conclure : « Je crois qu’il y a des moyens pour nous de réaliser ces élections ».
Mais, le sénateur Djoli, ancien vice-président de la CENI a certaines retenues. Il a déclaré à Radio Okapi qu’il est impossible d’organiser de bonnes élections en un temps si réduit. Il propose que les élections locales, municipales et urbaines soient reportées. Car, le calendrier peut générer des incertitudes et finalement des obstacles inabordables.
D’après les analyses du sénateur Jacques Djoli, sans l’arsenal juridique et avec des contraintes tant politiques que temporelles, le calendrier est plus politique que technique. « Sur les trois élections retenues, à chaque niveau, il y a quelques problèmes. D’abord des élections municipales, locales et urbaines, personne ne conteste l’importance de ces scrutins mais c’est leur opportunité et leur chevauchement avec les autres élections qui peuvent perturber l’ensemble du calendrier électoral, » a relevé Jacques Djoli. L’autre difficulté, a-t-il poursuivi, c’est sur le plan de faisabilité. « La CENI dit qu’elle n’a pas encore la liste des entités décentralisées, ou des circonscriptions. On va passer de plus ou moins 169 circonscriptions en 2011 à plus de 1.300, voire 1.500 circonscriptions qu’on ne connaît pas », a expliqué le sénateur qui propose de postposer les élections locales, municipales et urbaines en attendant l’ensemble des textes relatifs à la Décentralisation, si on veut avoir de bonnes élections dans le délai très réduit.
Ces quelques cas rappellent que le débat sur le calendrier électoral global est ouvert et l’on doit s’attendre à son enrichissement de façon à permettre à la classe politique congolaise, toutes tendances réunies à consolider la démocratie dans le pays. Car le calendrier est assorti de préalables, notamment l’examen et l’adoption de loi portant répartition des sièges dans les circonscriptions électorales communales et locales.
Dossier à suivre !