Le pasteur Dénis Lessie libéré !

Il a quitté sa cellule de la prison militaire de Ndolo, le vendredi 16 mai 2014. Le pasteur Denis Lessie, chef de l’église « Arche de Noé » est donc libre, grace aux circonstances atténuantes lui octroyées par les autorités judiciaires d’autant que l’homme a déjà purgé treize mois en prison, sur les quinze lui infligés. Acquitté pour infraction d’association de malfaiteurs, le serviteur de Dieu a été reconnu coupable d’escroquerie et d’incitation de militaire à la violation des consignes. Tout porte sur la subtilisation de grosses sommes d’argent au pasteur Jean-Baptiste Ntawa qui revet de conserver son poste de ministre national en charge du Budget.
Pour toute déclaration, Denis Lessie demande pardon au peuple congolais tout en clamant son innocence. Mais pourquoi solliciter le pardon si l’on ne se reconnait coupable d’un quelconque vice ? Le patron de l' »Arche de Noé » croit avoir offensé le peuple congolais pour s’être retrouvé dans une affaire dont le nom du chef de l’Etat a été injustement cité. « C’est la honte ! Je continue de demander pardon au peuple [congolais], parce le nom du chef de l’Etat et sa famille a été cité injustement dans des choses qu’ils ne connaissaient pas », a-t-il clamé sur les antennes de Radio Okapi.
Reste à savoir la façon dont s’esquisse l’avenir spirituel du tonitruant pasteur ayant galvanisé les esprits kinois pendant près d’un quinquennat avec son slogan fétiche Nzondo. Ses brebis lui seraient-elles demeurées fidèles ? Possible, dans cette ville où
l’opinion est mise en poche par les différents prophètes qui retournent allègrement les passages bibliques en leur faveur. Frais reste le souvenir d’une altercation verbale entre des passagers dans un bus et une adepte de « Arche de Noé » qui invitait les discoureurs à
s’abstenir de juger un « oint de Dieu » qu’est le pasteur Denis Lessie.
L’avenir de cette église reste donc de marbre ; tout dépend du génie de son initiateur.
Toutefois, le pasteur sort réduit de cette affaire, du moins dans les milieux de ceux qui ne fréquentent pas sa bergerie ; il le reconnait lui-même dans un entretien avec nos confrères de Radio Okapi. Il s’en veut d’avoir été, de la manière que l’on connait, trainé devant les instances judiciaires. « Nous devrons traiter nos problèmes entre nous, hommes de Dieu. Si ça ne marche pas, nous allons vers d’autres instances des églises. Mais, mon ami m’a trainé en justice. Je lui ai pardonné. Et je suis prêt à l’affronter à tout moment pour qu’on se salue. »
Le « prophète des nations » se déclare loti d’une nouvelle vision divine dont il n’a dévoilé un seul pan. Une nouvelle vision qui pourait
servir de rebond pour une nouvelle popularité, mais que d’aucuns espèrent orienter désormais sa conduite d’homme de Dieu placé au dessus de soupçons et de conduite sordides. Car, quelles que soient les justifications, un séjour de plus d’une année en prison est loin d’honorer la vie d’un pasteur. Surtout pour quelle raison ? 

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