Le président Joseph Kabila annonce le contrôle absolu du territoire national par les Fardc

Un groupe de sept ONG a demandé mardi des sanctions envers des membres de la famille du président congolais Joseph Kabila

Le Chef de l’Etat Joseph Kabila place la fête de l’indépendance sous le signe d’un hommage « vibrant » que le pays doit aux Forces armées de la République démocratique du Congo et annonce que la force publique contrôle toute l’étendue du territoire nationale.
Dans son discours prononcé dimanche 29 juin, à la veille de la célébration du 54e anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, le chef de l’Etat Joseph Kabila a indiqué que cette fête est aussi une interpellation des générations présentes et à venir « car elle rappelle à chacun de nous l’obligation de garder notre pays libre et uni ».

Il a expliqué que cet « hommage vibrant et solennel » aux militaires est mérité, suite à toutes les victoires qu’ils ont enregistrées sur toutes les forces négatives venant de l’extérieur, celles basées à l’intérieur du pays et sur les partisans de la division et de la soumission de notre peuple ».

« Comme vous le savez, depuis une vingtaine d’années, l’Est de notre pays a été le théâtre d’agressions, de guerre, des mouvements armés et de rebellions. Grâce à la montée en puissance de nos forces armés et de sécurité, nous y avons mis fin », a déclaré le président de la RDC.

Dans son speech, le président Kabila a assuré que les Fardc contrôlent tout le territoire national. « Les mouvements terroristes qui opéraient aux Kivus ont été éradiqués. La plupart de groupes armés ont adhéré à l’ultimatum des dépôts de leurs armes. C’est ainsi que près de 4500 éléments ont déposé leurs armes.

« Le processus est en cours avec les Fdlr, ces  rebelles rwandais dont environ deux cents éléments se sont rendus », a ajouté le chef de l’Etat.

Joseph Kabila a noté que cette victoire sur le champ de bataille, la RDC la doit à la bravoure et au savoir-faire des forces armés et des services de sécurité mais aussi au mariage entre l’armée et son peuple, et à l’appui de ses amis à travers le monde.

Le président de la RDC a annoncé qu’un monument sera érigé en mémoire de tous ceux « qui sont tombés sur les champs d’honneur sous le drapeau, et tous les individus, de différentes nationalités ainsi que des populations civiles qui se sont comportées en véritable défenseurs de la patrie ».

Expulsions de Brazzaville

Dans son discours, le chef de l’Etat a aussi fustigé les expulsions de Brazzaville « dans des conditions qui révoltent la conscience humaine » et a réitéré son message de compassion à toutes les victimes de ces opérations.

« C’est le lieu pour moi de réitérer notre message de compassion à nos concitoyens rentrés au pays dans des conditions qui révoltent la conscience humaine et que nous avons tous déplorées ».

Joseph Kabila a saisi l’occasion pour encourager tous les Congolais qui vivent en dehors de la RDC à y revenir et « prendre place au sein d’un Congo en pleine croissance et en pleine mutation ».

« La terre de nos ancêtres est grande et fertile et dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement de chacun », a rappelé le chef de l’Etat, qui invite tous ceux qui vivent à l’Etranger « à contribuer au développement de la RDC dans la paix et la sérénité ».

Joseph Kabila a insisté que « le rêve d’un Congo prospère auquel nous aspirons ne peut être réalisé qu’au prix des efforts sans cesse renouvelés ».

Confiance à la Ceni

« Je demande à notre peuple de ne pas céder au chantage et d’appuyer toutes les institutions de la RDC notamment la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a reçu la mission d’organiser les élections dans un climat apaisé », a affirmé Joseph Kabila.

Il a souligné que l’avenir de la RDC dépend avant tout de son peuple, de ses responsabilités ainsi que de ses capacités à se prendre en charge. « Il est plus que temps que nous sachions donner à notre pays le meilleur de nous-mêmes et de ne pas toujours attendre qu’il fasse tout à notre place », a appelé le président Kabila.

Quant aux recommandations des concertations nationales, le président Joseph Kabila a « réaffirmé son engagement » pour sa mise en œuvre. « Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en oeuvre des recommandations de ces assises de façon méthodique mais en évitant toute précipitation », a-t-il déclaré.

Ci-dessous l’intégralité du discours du chef de l’Etat :

Chers Compatriotes,

A l’occasion de la commémoration du 54e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, je rends hommage aux pères de l’indépendance pour leur combat héroïque qui a permis de sortir notre pays du joug colonial et de rendre, au peuple congolais, sa dignité et la maîtrise de son destin.

Par-delà ce souvenir, la date du 30 juin est aussi une interpellation des générations présente et à venir, car elle rappelle à chacun de nous, autant qu’à l’ensemble de notre peuple, l’obligation de maintenir notre pays libre et uni et de travailler sans relâche à son émergence et à sa prospérité.

Comme vous le savez, depuis une vingtaine d’années, l’Est de notre pays a été le théâtre d’agressions, de guerres, de mouvements armés et de rebellions. Grâce à la montée en puissance de nos Forces Armées et de Sécurité, nous y avons mis fin.

Voilà pourquoi le 30 juin de cette année est placé sous le signe d’un hommage vibrant et solennel que nous leur rendons. Elles méritent, en effet, cet honneur pour la victoire combien décisive sur toutes les forces négatives venant de l’extérieur, celles basées à l’intérieur du pays, et sur les partisans de la division et de la soumission de notre peuple.

Cette victoire sur le champ de bataille, nous la devons au savoir-faire et à la bravoure de nos Forces Armées et de Sécurité. Nous la devons aussi au mariage entre notre armée et notre peuple, mus par une volonté commune et une détermination à toute épreuve, de sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays. Nous la devons, enfin, à l’appui des amis de notre peuple à travers le monde.

La démonstration a ainsi été faite, de la plus belle manière, que la République Démocratique du Congo peut être attaquée de l’extérieur, voire trahie par certains de ses fils ; mais elle demeure grande et digne.

J’annonce solennellement à la Nation congolaise que nos forces armées ont le contrôle absolu de l’ensemble du territoire national.

En effet, depuis fin 2013, il a été mis fin à la rébellion et à la guerre dans plusieurs contrées du pays ; les mouvements terroristes qui opéraient dans le Grand Nord, au Kivu, ont été éradiqués ; la plupart des groupes armés ont adhéré à l’ultimatum de dépôt de leurs armes. « C’est ainsi que près de 4.500 éléments ont déposé leurs armes. Le processus est en cours avec les FDLR dont plus ou moins 200 éléments se sont déjà rendus.

Une fois de plus, je rappelle que tout ceci a été fait au prix de nombreux sacrifices et privations.

Afin de cristalliser et de pérenniser la reconnaissance de la nation envers ses enfants qui, sous les drapeaux, sont tombés sur le champ d’honneur, sur plusieurs fronts à travers le pays, un monument sera érigé en leur souvenir. Seront également honorés par cette oeuvre, les individus de différentes nationalités ainsi que les populations civiles qui, en dépit des sévices et au risque de leur vie, se sont comportées en véritables défenseurs de la patrie.

Quelle que soit la satisfaction légitime que nous procurent ces hauts faits d’armes, restons vigilants. Car l’ennemi nous guette et n’a pas encore lâché prise.

Mes Chers Compatriotes,

Comme en témoignent notamment les massacres du 4 Janvier 1959 et l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, c’est dans la douleur que la Nation congolaise a été enfantée. Pour que notre pays acquière sa souveraineté et que son peuple retrouve sa dignité perdue, des torrents de sang et des ruisseaux des larmes ont baigné son sol et marqué la mémoire collective. Puissent-ils, quelles que soient nos peines, quelles que soient nos divergences de vues, féconder et entretenir, en chacun de nous, l’engagement de ne jamais trahir le Congo.

La souveraineté de notre pays et la dignité congolais ne se marchandent pas ! Il en est de notre indépendance et de notre liberté. Elles méritent plutôt tous les sacrifices. Les préserver à tout prix est donc, pour chacun de nous, un devoir citoyen.

Ayons confiance en nous-même et en notre capacité à gérer notre destin; faisons, en toute circonstance, preuve de solidarité et de cohésion nationale; et le succès que nous escomptons pour l’avenir de notre pays sera certainement au rendez-vous.

C’est le lieu pour Moi de réitérer notre message de compassion à nos Concitoyens rentrés au pays dans des conditions qui révoltent la conscience humaine et que nous avons tous déplorées. C’est aussi celui de rappeler à tous nos Compatriotes vivant à l’extérieur du pays que la terre de nos ancêtres est grande et fertile, et qu’elle dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement d’un chacun. Je les encourage à revenir prendre leur place au sein d’un Congo en pleine croissance, d’une société congolaise en mutation, et contribuer ainsi au développement du pays, dans la paix et la sérénité.

Mes chers Compatriotes,

Le rêve d’un Congo prospère auquel nous aspirons ne peut-être réalisé qu’au prix des efforts sans cesse renouvelés.

Il y a peu, ont eu lieu les Concertations Nationales où nous avons pris à nouveau conscience de la primauté de I’intérêt général et convenu, en conséquence, des mesures appropriées pour travailler, à l’unisson, à l’oeuvre de reconstruction nationale.

Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces assises, de façon méthodique, mais en évitant toute précipitation.

J’exhorte, par ailleurs, chacun de nous, acteurs politiques, opérateurs économiques, la société civile et autres organisations de masse, à travailler au rassemblement du peuple congolais autour de notre volonté commune de raffermir le lien national, d’assurer la défense et la sécurité du territoire national, de consolider la paix et la stabilité, de mieux encadrer notre jeunesse et de promouvoir une économie nationale forte et génératrice des dividendes pour le plus grand nombre.

II va sans dire que, chemin faisant, nous veillerons ensemble à la consolidation de notre jeune démocratie que nous avons tous l’obligation de mettre à l’abri des dérapages auxquels pourrait l’exposer toute précipitation.

Je demande donc à notre peuple de ne pas céder au chantage et d’appuyer toutes les institutions de la République, notamment la Commission Nationale Indépendante qui a reçu la mission d’organiser les élections dans un climat apaisé.

Mes Chers Compatriotes,

L’avenir de notre pays dépend avant tout de nous-mêmes, de notre responsabilité et de notre capacité à nous prendre en charge. Il est plus que temps que nous sachions donner à notre pays le meilleur de nous-mêmes et de ne toujours pas attendre qu’il fasse tout pour nous, à notre place.

Consolider l’Etat de droit, mais aussi faire de la société congolaise une société de devoir est donc le défi que nous sommes appelés à relever.

C’est aussi le sens de la nouvelle citoyenneté à laquelle nous sommes interpellés.

Les défis, nous les avons toujours relevés, et avec succès. Parce que, depuis une quinzaine d’années, notre pays est passé par de moments difficiles que nous avons courageusement surmontés :
 

  • Quand l’unité nationale et l’intégrité territoriale ont été mises à mal, nous avons su, en nous mettant ensemble, réaliser la réunification du territoire national.
  • Face à l’insécurité récurrente qui, pendant plusieurs années, a miné certaines parties de notre pays, nos forces armées et de sécurité ont remporté une victoire éclatante sur l’ennemi et rétabli l’ordre et la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
  • Pour mettre fin aux incertitudes sur le plan politique, nous avons organisé et tenu les élections successivement en 2006 et 2011, consolidant ainsi notre jeune démocratie.
  • Grâce aux efforts et aux nombreux sacrifices consentis par nous tous, le désordre que connaissait depuis belle lurette, notre économie, avec une inflation à trois chiffres et une dépréciation continuelle de notre monnaie nationale, ne sont plus que de vieux souvenirs.

Ces différents défis relevés constituent des acquis. Ils doivent nous conforter dans nos efforts en cours et à poursuivre la reconstruction nationale par les grands travaux, l’amélioration des conditions de vie sociale, la réforme de l’Administration Publique, le redressement de notre appareil judiciaire ainsi que l’assainissement de nos finances publiques.

Pour ma part, je m’engage à continuer à œuvrer  inlassablement pour l’émergence de la République Démocratique du Congo.

A chacun de nous de prendre la mesure des efforts à fournir et de travailler, afin que notre pays soit plus beau qu’avant.

Bonne fête de I’indépendance à tous.

Et que Dieu bénisse notre pays !

Je vous remercie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *