Processus électoral en RD Congo : Les évêques appellent à la responsabilité

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« Appel à la responsabilité », tel est le titre du point de presse du secrétariat général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, sur le processus électoral, jeudi 24 mai 2018 au centre interdiocésain de Kinshasa.

À quelques mois des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales, le 23 décembre 2018, les évêques congolais se félicitent de la fixation de la date des élections au 23 décembre, et demandent le respect total de l’accord de la Saint Sylvestre pour garantir un vote transparent et inclusif.

« La CENCO se réjouit du respect, jusque-là, de grandes étapes du calendrier électoral et des déclarations de la Commission Electorale Nationale Indépendante et du Gouvernement rassurant la tenue des trois scrutins, présidentiel, législatif national et provincial le 23 décembre 2018 », a déclaré jeudi le secrétaire général de CENCO, l’Abbé Donatien Nshole.

Appliquer l’accord de la Saint Sylvestre

Le porte-parole de la CENCO a cependant réitéré les préoccupations des évêques pour la non-application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016, « unique feuille de route pour sortir pacifiquement le pays de la crise, causée par la question du renouvellement du mandat du président Joseph Kabila  expiré le 20 décembre de cette année ». L’accord, signé avec la médiation de la Conférence épiscopale, prévoyait en substance le maintien au pouvoir de Kabila pour une autre année, la nomination d’un Premier ministre désigné par l’opposition et la création d’un Conseil national pour surveiller l’accord et le processus électoral.

Les déclarations de certains membres de la majorité sont inquiétantes

Tout en reconnaissant les efforts déployés ces derniers temps pour créer un climat politique plus détendu, après la répression sanglante des manifestations de janvier dernier, la CENCO se plaint du manque de respect par les forces gouvernementales de certaines clauses clés de l’accord, nécessaires pour garantir les élections « crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays ». Selon les évêques, « la série de déclarations que l’on enregistre de la part de certains ténors de la majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat pour l’actuel Président de la République », ne rassurent pas. Ces affirmations, soulignent les évêques, prennent des écarts vis-à-vis  de la Constitution et de l’accord de la Saint Sylvestre.

Garantir la liberté de manifester

Toujours en vue des « élections pacifiques, crédibles et inclusives », le porte-parole des évêques congolais, a exprimé la préoccupation des évêques congolais en ce qui concerne le non-respect des libertés de manifestations publiques. « Ce droit reconnu par la Constitution congolaise est devenu un cadeau que les autorités du pays donnent à qui elles veulent, quand elles le veulent et comme elles le veulent, un déshonneur pour un régime qui se considère démocratique ».

Assurer l’ordre public dans tout le pays

Enfin, la CENCO attire l’attention sur l’insécurité persistante qui sévit dans plusieurs provinces du pays, où la violence et les affrontements armés continuent entre factions. À cet égard, les évêques rappellent que l’un des points de l’accord de la Saint Sylvestre était précisément la mise en place de mesures visant à garantir l’ordre public dans tout le pays.

 

Cédric Mouzou, SJ – Cité du Vatican