Le débat sur l’efficacité des missions de maintien de la paix refait surface au Conseil de sécurité des Nations unies. Des discussions chaudes au tour de la problématique des méthodes adoptées ces dernières années pour renforces l’efficacité des missions de paix ont eu lieu entre les représentants des États membres de cet organe des Nations unies.
Les résultats des missions de maintien de la paix dans les zones des conflits sont loin de répondre très souvent aux attentes des populations locale, au point que beaucoup de voix s’élèvent pour réclamer de plus en plus, un renforcement accru des méthodes pour rendre plus efficace les actions des missions de maintien de la paix.
Comme le précise ce texte dont l’extrait est tiré du site de l’ONU, une cinquantaine d’intervenants ont pris la parole au cours des discussions dont les participants ont notamment pesé les avantages et les inconvénients de l’attribution de mandats plus « robustes » aux opérations de maintien de la paix qui s’accompagne aussi de l’utilisation de nouvelles technologies et de mesures de coopération entre différentes missions onusiennes.
Selon la note de synthèse distribuée par la Fédération de Russie, pays qui assure la présidence du Conseil pour le mois de juin, «l’évolution de la pratique concernant le maintien de la paix tient essentiellement à l’évolution de la nature des conflits dont l’Organisation est amenée à s’occuper» : aujourd’hui, l’immense majorité des crises qui déclenchent le déploiement d’une opération de maintien de la paix (OMP) sont des conflits armés dépourvus de caractère international. Il s’agit souvent de conflits, dits internes ou intra étatiques, dans lesquels s’affrontent les forces gouvernementales et des formations armées non étatiques.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a illustré cet état de fait en évoquant les situations de violence prévalant au Darfour, au Soudan du Sud, au Mali, en République Centrafricaine et dans l’Est de la République démocratique du Congo, lieux où les missions en place comptent plus de deux tiers du personnel militaire, de police et civil de l’ONU déployés à travers le monde.
Imposé le cessez-le-feu avant le déploiement
« La nature des conflits est telle aujourd’hui qu’un cessez-le-feu est rarement déclaré au moment du déploiement des opérations de maintien de la paix des Nations unies, ce qui signifie pour les Casques bleus des risques élevés et l’existence de conditions particulièrement difficiles pour la conduite de leur mandat », a fait remarquer la représentante du Nigeria. Son homologue du Rwanda a estimé que le déploiement de missions par l’ONU ne devrait pas être autorisé en l’absence d’une capacité suffisante d’évacuer les blessés ou ouvrir des ponts aériens.
La deuxième tendance que l’on observe aujourd’hui est le déploiement d’opérations en l’absence de parties clairement identifiées dans le conflit ou de processus politique viable, a ensuite expliqué M. Ban Ki-moon, indiquant que dans le même temps, la complexité des contextes et leurs caractères asymétrique et atypique constituent une autre nouveauté. En réponse à la complexité croissante des tâches confiées aux OMP, le représentant du Chili a estimé qu’il fallait leur donner des mandats clairs et viables.
Favorable, pour sa part, à des mandats de la paix «plus souples et plus adaptables », le secrétaire général s’est félicité de la création récente du Bureau pour les partenariats du maintien de la paix, qui est un autre moyen d’évaluation du déploiement des personnels en uniforme.
« Il y a aujourd’hui sept modèles de missions différents », a observé le représentant du Royaume-Uni, estimant que tous ces modèles ne se sont pas tous révélés efficaces. Il a plaidé pour que les missions aient les outils nécessaires à l’accomplissement de leurs mandats en vantant, notamment, les mérites de la coopération entre missions. Celle-ci, qui correspond à une autre évolution récente du maintien de la paix, est une réponse adaptée lorsqu’il faut renforcer ponctuellement une mission en hommes et en matériels, a remarqué le représentant de la France. Il a appelé à aller plus loin dans cette voie au nom de l’efficacité et de l’économie budgétaire.
C’est bien de lancer ce débat au sein même du Conseil de sécurité des Nations unies, mais l’important est d’aller jusqu’au bout de la logique en ramenant sur la table de cet organe onusien des propositions capables de rendre véritablement efficace les missions de maintien de la paix. Une dimension géopolitique des conflits doit être par exemple prise en compte, afin de se faire une idée nette sur la situation dans les zones de conflit.