Kalev

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Contre toute attente, la fille de Kalev Mutond donne son père pour porter disparu. L’ancien Administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR), on le sait, est sous le coup d’un avis de recherches par la justice après avoir craché sur les deux premières invitations. Sous le coup d’interdiction de quitter Kinshasa et le territoire national, Kalev Mutond se retrancherait dans l’une de ses résidences dans la capitale où il n’en manquerait pas une multitude.

Initialement l’ancien superflic avait minimisé la démarche « indolente » des magistrats qui n’exerçaient aucune pression sur lui, alors que la vis se serrait inexorablement. Aujourd’hui, il est fondé à s’apercevoir de son erreur d’avoir voulu donner des leçons aux magistrats, singulièrement sur les immunités dont il pouvait être bénéficiaire en raison de ses responsabilités d’hier. Il n’est pas exclu qu’au stade où l’on en est, ses avocats l’aient finalement convaincu de se plier au lieu de continuer à aggraver la situation.

Tout se serait gâté avec la descente à l’une de ses résidences des policiers devant l’amener manu militari à l’office du magistrat instructeur. La descente du jeudi 11 mars s’est soldée par un fiasco ; pas la moindre trace de Kalev sur la rue Ma Campagne dans le quartier du même nom. Ici, les policiers buttent sur la fille de l’intéressé qui offre sa collaboration, sachant que son pater n’est pas dans le champ de fouille.

Mais où nicherait-il lui qui rend fidèlement compte de tout ce qui s’est passé dans sa résidence ? Jeune Afrique informe que le même jour, avec le concours de Adolphe Lumanu, un cacique du PPRD/FCC, Kalev Mutond va plier les genoux devant le Haut représentant et Envoyé spécial du chef de l’Etat afin de le soustraire de la traque de la justice. Evidemment c’était sans bien connaître Kitenge Yesu qui ne saurait porter sur ses épaules la lourde responsabilité de saper l’effort d’une justice qui refait son image depuis la prise du pouvoir par Félix Tshisekedi. Poliment, le Haut représentant a conseillé à son hôte de répondre à l’invitation de la justice.

Plus de point de recours, Kalev Mutond se dit prêt à se rendre à la Cour afin de répondre de « tous les faits » lui imputés, à en croire ses avocats. Malheureusement, l’homme manque de formule atténuante, lui qui a saboté les premières invitations pour se retrouver aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’amener qui l’expose à une incarcération immédiate.

Evidemment les craintes de Kalev sont fondées, d’autant qu’il a sur le dos plus d’une dizaine de personnalités ayant saisi la justice contre sa personne. A moins d’un miracle, l’homme aura du mal à échapper totalement de toutes ces plaintes articulées, entre autres, autour des tortures, arrestations arbitraires, enlèvements. Il n’est un secret pour personne que face à Kalev Mutond, il n’y avait pas de voie de recours, d’instance de recours ; l’homme jouissait des prérogatives de chef de l’Etat ! Pour cette raison, l’homme se serait octroyé le pouvoir de la vie et de la mort vis-à-vis de ses compatriotes. Rares seraient les anciens pensionnaires des geôles de l’ANR qui auraient un témoignage positif sur Kalev Mutond.

Aura-t-il la chance de goutter allègrement à la sauce qu’il avait servie plus d’une décennie durant aux autres ? Apparemment l’homme a une peur bleue de subir la prison !

LR