UDPS : guerre intérieure

UDPS

Les signaux se multiplient et commencent à se manifester sur la place publique. Plus rien ne va au
sein du parti présidentiel miné par une gestion chaotique des ambitions. Le signal le plus éloquent
est sans conteste l’opprobre essuyé par le secrétaire général du parti. Chassé comme un vulgaire
ennemi, Augustin Kabuya n’a pu prononcer un seul mot, alors qu’il entendait haranguer la meute de
combattantes et combattants. Sentence publique qui a traduit l’expression d’exaspération des
combattants non satisfaits de la façon dont ses représentants gèrent le pouvoir.

Au fait, il n’est un secret pour personne que l’UDPS trébuche sur deux paliers précis. Le premier est la
gestion de la res publica : parti frondeur pendant tout son séjour dans l’opposition, l’UDPS n’est pas
parvenu à faire mieux que ses prédécesseurs. Politique de briques, corruption, détournement,
tâtonnements, absence d’actions concrètes…s’accumulent dans le chef de la gestion actuelle. Au
point que le seul exploit est d’être parvenu à faire regretter des précédents régimes honnis par tous
dans le passé.

A cela se greffe une impunité « congénitale » donnant l’impression d’une véritable caution aux
antivaleurs dont on attendait initialement dessoucher. Maintes chancelleries ne s’en cachent pas,
pareil climat nourrit l’attentisme des investisseurs et opérateurs économiques à retrouver le sol
congolais pour des investissements durables. Récemment, des opérateurs économiques belges
reprochaient à la RDC un climat d’affaires hostile, ne donnant lieu qu’à des opérations fortuites :
acheter les minerais et se retirer.

Cette gestion en place depuis plus de trois ans grignote dans l’honneur des combattants UDPS qui
promettaient le « gérer » autrement pour le décollage du pays. L’évidence les rattrape avec une
détérioration de la situation socio-économique dont ils ne sont point exempts. De la poudre aux yeux
affirment-ils après avoir rasé vainement les couloirs de « leur » pouvoir sans trouver le moindre grain
à placer sous la dent.

En face, une nouvelle classe de barrons issus de la diaspora. Des gens éloignés du lourd fardeau de
sévices subis des décennies durant et qui en récolte le fruit aujourd’hui. Dans les rangs des
combattants, ces nouveaux jouisseurs passent pour artisan de l’échec au niveau national de gestion,
et du malheur des combattants qui continuent à mordre la crasse. Le pouvoir UDPS n’est qu’un
trompe-l’œil, soutiennent-ils.

Au regard de la donne au sein de l’UDPS, 2023 s’annonce incertain pour maints cadres, surtout au
niveau de la députation. Le parti étant écartelé, il nous semble perdu le pouvoir par ces cadres
aujourd’hui sans base réelle et effective. En raison de cette réalité, on le sait, maints combattants se
reconnaissent en des personnalités avec qui ils ont partagé et partagent la vision. Le cas de JM.
Kabund considéré comme le défenseur des intérêts des combattants, les vrais qui avaient affronté la
dictature sur le terrain.

Autant dire qu’il faudra se garder de fouiner le diable en 2023 ; tout se gâte déjà et affecte tous les
échelons du pouvoir !
LR