Grand Lacs

La Rédaction de Nyota Radio Télévision

Les premiers signaux autorisaient l’espoir dans le chef des Congolais, excédés par la persistance de la tragédie sempiternelle dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Espoirs dont les racines plongent dans les premières déclarations positives de Washington qui avait rapidement reconnu l’élection de Félix Tshisekedi à la tête du pays. Avec à la clé, le réchauffement des relations diplomatiques et économiques, ponctuées d’une enveloppe de plus d’un milliard de dollar.

De l’autre côté, le président congolais affirmait urbi et orbi subordonner la réussite de son mandat au retour effectif de la paix dans la région Est de la RDC. Comptant certainement sur le soutien des Etats-Unis dont il avait sollicité l’appui et obtenu la contribution par la relance de la coopération militaire avec l’Egypte et le Kenya. Pour qui connaît la stratégie américaine, Washington agit plus par l’intermédiaire de ses bras séculiers, notamment la Corée du Sud, l’Egypte, le Kenya, Israël, selon les circonstances. L’offre instantanée du Kenya de combattre aux côtés des FARDC constituait un ingrédient de plus à cet espoir du soutien de Washington.

Sur place au pays, Mike Hammer se distinguait par un « militantisme » débordant ; l’ambassadeur américain était constamment sur le terrain politique au point de susciter l’attention de plus d’un observateur. Le mythe de celui qui s’est surnommé Nzita s’est effondré cependant avec le dossier de l’érection de Minembwe en territoire autonome, se détachant de Fizi. Mike Hammer a été le seul diplomate présent lors de la mise en train de ce montage grossier. Les nombreuses élucubrations oratoires et pratiques ont poussé d’aucuns à le qualifier de potentat.

Toutefois, le temps a eu raison des intentions réelles de Washington dans le dossier RDC, singulièrement dans le drame de la partie Est du pays. En effet, l’administration américaine s’est montrée prompte à décaisser les fonds au profit des projets sociaux et politiques pour la RDC. En parallèle, elle est demeurée ambiguë quant au dénouement de la crise sécuritaire dans les Kivu. L’illustration la plus parfaite est la dernière visite du secrétaire d’Etat américain en Afrique du Sud, en RDC et au Rwanda.

Anthony Blinken n’a mieux fait que de demeurer évasif sur la résolution de la crise, alors que Kigali passe pour l’acteur principal de cette tragédie, selon le rapport des experts des Nations-Unies. Les fameuses et nombreuses promesses de Washington de sanctionner le Rwanda se sont toujours étiolées devant la réalité cachée, à savoir les Etats-Unis sont les tireurs des ficelles de la tragédie congolaise.

Il n’est pas exclu que le très récent séjour à Kinshasa du Coordonnateur spécial à la Maison Blanche pour le partenariat aux infrastructures et investissements globaux, Amos Hochstein, s’inscrive dans cette stratégie de distraction visant à endormir les Congolais jusqu’éventuellement à se rendre à l’évidence sur le tard. Devant la presse, il a affirmé avoir échangé avec le Chef de l’État sur la coopération dans les domaines des investissements et de sécurité, en vue d’attirer beaucoup plus d’investisseurs américains en RDC, pour le bénéfice de la population congolaise. Les mêmes investisseurs qui ont toujours brandi l’impératif de sécurité comme condition essentielle à l’investissement sur le sol congolais.

En somme, les Etats-Unis demeurent dans la logique d’accaparer les riches terres congolaises de l’Est pour une exploitation maffieuse. Tout en permettant à Kigali de déporter ses citoyens sur le sol congolais. Les nombreux investissements réalisés au Rwanda en rapport avec ces minerais ne sauraient être abandonnés le temps d’un soupir. Kinshasa devrait ainsi se garder de mordre aveuglement aux offensives sournoises de Washington couvertes d’hypocrisie. Autant le gouvernement opte pour une politique de la défense nationale, autant Kinshasa devrait imaginer une politique d’intégration de l’ensemble de la population dans l’effort collectif de la protection du territoire national.

Déjà à la portée de la fragilisation, les services de défense et de sécurité ne sauraient constituer seuls le bastion de la préservation de l’intégrité des frontières nationales. La population dans son ensemble, les jeunes surtout, devraient être intégrés instamment dans une stratégie qui rappelle la pratique sous d’autres cieux. Washington ne constituant pas un ami sincère, alors qu’il es’ aux commandes du complot de balkanisation du territoire congolais !

LR