Comme un puzzle, le Front commun pour le Congo (FCC) n’est plus qu’un royaume éclaté dont chacun se sert d’une partie. En fait, c’est une sorte de retour de manivelle que subit cette plateforme politique à la base de l’émiettement, du dédoublement de maints partis politiques lorsqu’elle était au pouvoir. Aujourd’hui ses cadres n’ont que les yeux pour faire couler les larmes devant un château des cartes traversé par l’ouragan de l’Union sacrée. Force est de s’habituer désormais avec FCC -Progressiste, FCC-Rénovateur, FCC-Républicain, FCC-Renaissance… Dieu seul sait si demain on ne se réveillera pas avec un FCC-Maison mère, FCC-Tonya Tonya, FCC-Bcbg.
Les initiatives pour tenter de recoller les pans se multiplient et se disputent ; visiblement, chacun tente de se forger une certaine dimension pour aller frapper, avec un certain poids politique, au portillon de l’Union sacrée. Personne n’a le cœur à l’ouvrage, personne ne croit en la résurrection du FCC dont la gestion était entachée de frustrations dans le chef de maints cadres par une direction autocratique, aujourd’hui bien vomie et honnie.
C’est dans ce contexte que l’on signale plusieurs initiatives de contacts afin de se rallier plusieurs autres membres dans le but de constituer un bloc solide. Qu’à cela ne tienne, les défections n’arrêtent de se multiplier au sein d’un FCC devenu une coquille sans substance. On note en dernière ligne les départs de Jean Lucien Bussa, du gouverneur de Lomami qui viennent rallonger la longue liste. En même temps, ceux qui donnent l’impression d’hésiter s’en prennent désormais ouvertement à leurs camarades qui ont géré la plateforme, et dont on réclame une fois de plus, la démission.
« Il y a un groupe de caciques qui a failli à sa mission et nous a emmené à la débâcle. Nous allons mettre de côté tous ces caciques et, dans les heures qui viennent, une nouvelle coordination va être mise sur pieds. Et lorsque la crise sera jugulée, nous ferons rapport à l’autorité morale qui pourra voir dans quelle mesure désigner une coordination définitive »,
dit-on.
Ils oublient cependant qu’à la faveur de toutes ces chamailleries la famille politique s’enfonce davantage dans le fond du gouffre, laissant la place à la consolidation de l’Union sacrée. A défaut de servir de moment d’une froide introspection, la crise actuelle est plutôt capitalisée par des cadres du FCC pour se disputer la
« nouvelle direction »
de la plateforme dont la mission serait de
« nouer le dialogue avec le CACH et rapprocher les Présidents en exercice et honoraire ».
Des observateurs avertis considèrent toutes ces élucubrations comme les derniers soubresauts d’un fauve en déliquescence ; il faut chanter l’hallali avant de délivrer le certificat de décès au Front commun pour le Congo.
LR